Quelles informations présenter à quai à l’heure des smartphones?
L’attente sur un quai de métro est l’occasion d’inspecter les panneaux d’information. La signalétique RATP du métro parisien s’est grandement améliorée. Les jeux de couleurs ont été affinés (voir à ce sujet la très belle dataviz des couleurs des lignes de métro dans le monde du web designer Nicholas Rougeux). Le style épuré et la charte graphique systématique aide à l’orientation du voyageur. Les lignes de RER dans Paris ont adopté l’orientation cardinale (nord, sud, est, ouest) à l’instar du métro new-yorkais.
Des panneaux d’information indiquent aussi à chaque quai les horaires, notamment premier et dernier passage en station mais il faut une loupe pour les lire.
Comment déterminer son itinéraire sans smartphone?
Alors que dès 1937, la CMP (ancêtre de la RATP) avait mis en place les PILI (plans indicateurs lumineux d’itinéraires), véritables dispositifs d’aide à la prise de décision (navigation métropolitaine), les voyageurs n’ont pas eu beaucoup à se mettre sous la dent depuis, sauf à basculer sur les applis, très bien faites du reste.
Le sujet de l’intermodalité soulève un enjeu de représentation car le maillage est complexe du fait de la superposition des moyens de transport. Or il n’est pas idiot de penser qu’une poursuite du trajet en bus soit plus efficace que le réseau ferré, nécessairement moins dense. En tant que touriste, le trajet en extérieur est aussi un argument car la visite se poursuit aussi pendant les transports.
J’ai récemment découvert qu’en de rares stations, une matrice des lignes directes de bus entre moments historiques et gares était parfois représentes au milieu de ces « timetables » indigestes. Preuve qu’il est possible de progresser dans les représentations d’itinéraires hors digital.
C’est notamment à Opéra, sur la ligne 8, que cette matrice est affichée. la station est certes très touristique, mais sauf erreur de ma part, on la trouve pas sur le quai de Charles-de-Gaulle-Etoile, ni Invalides, ni même dans les gares cartographiées.
Cette rareté est-elle le fait d’un agent RATP de la ligne 8, amoureux à ce point de la dataviz en mobilité urbaine qu’il y aurait glisser discrètement cette représentation graphique des lignes directes de bus?
Cerise sur la dataviz, chaque lieu est complété d’une icône pictogramme, qui est un élément important pour un touriste ne connaissant pas bien le français car cela renforce la confiance dans le lieu de départ/arrivée.
La RATP a beaucoup travaillé son système d’information voyageur (temps d’attente SIEL), écran d’état de santé des lignes,… mais le dispositif d’affichage « onsite » des informations de navigation et d’horaire mériterait aussi une modernisation de représentation visuelle.