Les nouveaux horizons du pricing d’Uber

J’avais abordé les conséquences d’image du yield management d’Uber lors des crises (attentats, grèves,…) qui accentue la hausse de tarification. Uber, décidément très en pointe, réfléchit à intégrer d’autres critères. Le lieu de prise en charge ou la destination peuvent renseigner sur le pouvoir d’achat du passager. Vous allez ou vous quittez un palace? Votre propension à accepter un tarif supérieur est certainement plus grande. Les données collectées sont si fines qu’Uber a établi le constat suivant: le client est prêt à payer plus cher si sa batterie est faiblement chargée. C’est Bloomberg qui rapporte ce point, en précisant que ce critère n’était pas encore effectif.

Uber a un réel savoir-faire combiné à une mine d’informations (1 million de courses en 2015 en France par exemple) ce qui lui permet de peaufiner ses corrélations et d’utiliser ses marchés actuels pour tester discrètement. L’idée assumée par le client que le prix au kilomètre rend plus facile l’évolution du moteur de tarification et son imprégnation grandissante du contexte (utilisateur, actualité,…).

L’algorithme du prix à la pompe

Les prix du carburant sur l’autoroute restent désespérément proches d’une station à l’autre. Une pratique, au moins française, bien connue d’alignement des stations sur leurs voisines, sans pour autant parler d’entente.

Le gouvernement a mis en place un site pour trouver le carburant le moins cher. La FAQ de ce site nous apprend que c’est au gérant de chaque station de faire la publication quotidienne de son prix de vente par type de carburant via un intranet dédié.

Qu’en serait-il si le prix variait plusieurs fois par jour?

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Uber et le pricing de crise

La spécificité du yield management, c’est justement de faire varier les prix selon la demande. Le taxi sera plus cher le soir du réveillon. Le vol pour Paris sera plus cher pendant l’Euro2016. Uber le pratique de façon systématique par des algorithmes. Il définit lui-même son pricing comme une tarification dynamique ou également « surge pricing ». C’est d’ailleurs début 2012 à Boston qu’Uber a expérimenté son modèle dynamique de pricing et démontré sa capacité à adresser les demandes non satisfaites de taxi. plus de détail ici).

Profiteur de mouvement de foule?

il lui avait été déjà reproché par 2 fois dans le passé de faire flamber les prix quand la panique avait fait exploser les demandes de taxi pour évacuer: c’était en 2014 lors d’une prise d’otage à Sidney et en 2016 lors de l’explosion d’une bombe à Manhattan. Cette hausse était bien du à une logique logicielle de type yield pour rentabiliser un pic de demande. L’appli, en toute politesse, informe d’ailleurs de la sur tarification. C’est à ce prix que le service est aussi bon marché hors affluence. La protestation et l’émoi de cette rentabilisation du drame avait choqué.

[Mise à jour du 07/06/2017] Les récents attentats de Londres ont généré une augmentation de tarification automatique lors de l’attentat de London Bridge ou de Manchester, augmentation provoquée par l’afflux de demandes pour s’éloigner au plus vite du quartier visé par les terroristes. Uber a défendu le comportement de son système dynamique de pricing tout en ayant admis avoir débrancher la surfacturation. Uber a aussi remboursé les courses concernées et offert des trajets gratuits.

Casseur de grève?

Plus récemment, un tweet d’Uber a enflammé la toile avec le hashtag #DeleteUber (pour inviter à désinstaller Uber) alors qu’il proposait au contraire une non surtaxation du prix. Les gens sont même mécontents lors que le prix est plafonné? Continuer la lecture de « Uber et le pricing de crise »

Le retour des droits de douane dans les modèles de coûts ?

Les récentes intentions de Donald Trump de taxer les importations de véhicules automobiles produits au Mexique remettent au goût du jour les taxes et droits de douane dans les modèles de prix de revient.

Avec le marché unique de l’Union Européenne, j’avais vu disparaître les calculs de droits de douane et autres taxes à l’import au profit de modèles de coûts  orientés prix de transfert.

Les modalités de taxation sont encore incertaines et floues (Trump évoque un taux à 35% mais ne précise pas l’assiette). Si l’efficacité de la mesure est suffisante pour modifier sensiblement les volumes importés, il y a fort à parier aussi que les coûts logistiques seront également affectés par la baisse des flux. Continuer la lecture de « Le retour des droits de douane dans les modèles de coûts ? »